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Dans la famille Campet, je voudrais.....

Dernière mise à jour : 26 avr. 2022

C'est par Samuel, le fils, que tout a commencé.

Organiste lors du concert de l'ensemble vocal Les Garances Voyageuses en Février 2019, nous avons eu l'occasion de discuter, notamment de l'orgue et bien entendu de Marie-Véra! Quelle surprise et quel espoir de découvrir que son père avait étudié dans les années 70 à l'Institut des Jeunes Aveugles, où Marie-Véra enseignait. Ni une, ni deux, les coordonnées sont récupérées et il n'a pas fallu longtemps avant que j'appelle son père, Christian, curieuse de savoir s'il avait côtoyé Mademoiselle Maixandeau, comme elle était appelée par ses élèves.


Signe de la Providence, Solange, la mère, qui accompagnait Samuel à l'un des concerts des Garances Voyageuses, a elle aussi longtemps travaillé à l'Institut des Jeunes Aveugles, mais bien après Marie-Véra. Elle a eu des mots très encourageants et a tenté de m'ouvrir les portes des archives de cette institution, que les circonstances n'ont pas permis de pousser plus avant, mais ce n'est que partie remise.


Amoureux du piano sous toutes ses formes : tant pour le jouer que pour l'accorder, grand amateur de jazz, érudit, écrivain, d'une grande délicatesse, passionné de vieilles pierres et d'histoire, Christian, le père, donc, a fouillé dans sa mémoire exceptionnelle pour faire revivre ses souvenirs.

Bien que lui-même n'ait pas été élève de Marie-Véra, c'est un festival d'anecdotes qu'il m'a données, pour décrire une personnalité "un peu fofolle" mais attachante, proche de ses élèves ("on pouvait se lâcher avec elle" me dit-il). En 1974, alors qu'il croisait Mademoiselle Maixandeau dans sa salle de classe, il lui a parlé du projet qu'il avait de monter le premier mouvement de la sonate pour 2 pianos de Mozart, et Marie-Véra, avec sa nature enthousiaste et spontanée, lui a proposé illico de l'organiser dans sa salle de classe, qui comportait deux piano. Ils ont ainsi organisé tout un petit concert "secret", en fin de journée, Christian Campet sur le piano à queue, et un de ses amis sur le piano droit. Outre ses souvenirs, Christian a également partagé son carnet d'adresse en m'orientant vers d'autres personnes ayant connu Marie-Véra. Une mine d'or pour en savoir davantage!


Christian écoutant une des bandes de Marie-Véra

C'est dans son studio, à Pontoise, que Christian m'a donné rendez-vous un samedi de Septembre 2020, entre deux confinements... Chargée des 8 bandes datant des années 50 que Christian m'a proposé de numériser, j'ai découvert l'univers d'un passionné, une succession de magnétophones de toute taille et toute époque, impeccablement rangés, et complétés de centaines de cassettes marquées d'une étiquette en braille.


Avec une précision exceptionnelle et une délicatesse dans le maniement des bandes dont je reste bouche bée, nous avons découvert avec émotion ces morceaux de vie de Marie-Véra, sa voix fluette et légère, des pièces pour piano, une chanson, et un échange émouvant avec sa filleule de 5 ans... Christian a énormément enrichi l'écoute de ces bandes, par sa connaissance des pianos, son écoute musicale et sa sensibilité.

On a parfois conscience de vivre des moments exceptionnels dans une vie, ces quelques heures d'écoute dans ce studio en font indiscutablement partie.


Je suis retournée à Pontoise samedi dernier pour récupérer ce trésor précieux, concentré dans un petit objet de 2 mm². Que le monde est étrange, n'est-ce pas : tant d'émotions, de souvenirs et de découvertes rassemblées dans une si petite carte SD!

Chez lui, c'est avant tout un mur entier de vinyls qui retient l'attention, quelle belle collection! et une question que je n'ai pas osé lui poser : comment fait-il pour identifier chaque album?


Enfin, dans la famille Campet, Sarah, la femme de Christian, m'a fait découvrir sa délicieuse cuisine épicée et savoureuse et a accepté que je monopolise son mari de nombreuses heures pour ce travail de numérisation!


La vie est une merveilleuse chaîne de rencontres dont je souhaiterais remercier chaque personne, maillon précieux et parfois fragile, et la famille Campet en est une touchante illustration. Toute ma profonde reconnaissance va à chacun d'entre eux, pour avoir avec autant de gentillesse et de générosité contribué à apporter une belle pierre à l'association MaixanDO.


Camille






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